Biodiversité : mal traitée et mal aimée
La nature est notre environnement. Du moins l’était-elle au départ…
Aujourd’hui, alors que les problèmes environnementaux bouchent la vue de notre avenir, que relève-t-on dans la presse ?
« Un concours de selfie en faveur de la biodiversité » (Le Parisien)… Je ne sais si d’hypothétiques dieux sont tombés sur la tête de certains, mais le seul fait de lire ce titre m’écœure et me pousse à en faire un billet !
En effet, la biodiversité serait-elle devenue un gadget comme un autre avec lequel on peut s’amuser ? Il est triste de le constater. Triste et surtout très inquiétant. Car que penser de l’éducation transmise à ces jeunes, de l’image qu’ils vont avoir de cette « biodiversité », dont en général ils ne peuvent même pas donner une définition ? À leur décharge, ce mot est depuis quelques années tellement galvaudé et utilisé à toutes les sauces, qu’une chatte n’y retrouverait pas ses petits.
Rien que le début du chapeau est affligeant : « Amateurs de photos et de biodiversité, dégainez vos smartphones ! Le site Natureparif organise un concours de selfie dans le cadre de la biodiversité. » Le verbe dégainer se rapporte à une arme. Remarquez, on savait déjà que l’humain avait pris l’habitude d’assassiner la Nature. Entre parenthèses, ce matin 17 août, sur le site de naturparif.fr aucune trace dudit concours…
Plus loin : « …dans le cadre de la biodiversité » : cette phrase ne tient pas debout, la biodiversité n’étant pas un cadre.
Le plus triste est que le/la journaliste stagiaire ne doit même pas se rendre compte de ce qu’il/elle écrit.
C’est aussi tout cela qui tue la nature (et la biodiversité), je veux dire, la façon dont on en parle. La communication peut être le pire et le meilleur moyen de résoudre, ou non, un problème, ou de sensibiliser un public. De toute façon, sensibiliser ne sert plus à grand-chose, ce n’est pas suffisant. L’éducation (et non une simple sensibilisation) doit être faite bien en amont, dès tout petit. C’est une question de culture. Mais là…
La Nature est fondamentale et vitale
Pourtant, rien de plus simple, et surtout… de plus important que cette nature (ce qu’il en reste) et sa biodiversité.
Or, en se prenant en photo dans le cadre de ce con-cours, on entend d’ici le jeune lancer « la nature, c’est cool ! ».
Eh bien désolée, mais non, la Nature, ce n’est pas que cool. La Nature, c’est magnifique, c’est un processus extraordinaire, qui nous permet d’être là. Sa diversité biologique (biodiversité) est un sujet sérieux.
Ce qui me fait hurler est de constater le traitement de cette notion – un traitement ludique comme d’habitude –, comme si c’était anodin, un truc sur lequel on va communiquer avec les gadgets marketing du moment.
Quand on prend un selfie, ce n’est pas le cadre, l’environnement (ce qui nous entoure) que l’on met en avant, mais soi-même… Que ce soit devant un tigre, un cheval, devant une falaise avec la mer derrière (attention de ne pas tomber…), ou bien devant le trop visité Machu Pichu, on se prend en situation. Mais le sujet le plus important alors, n’est autre que SOI ; vous savez, cet humain qui se contrefiche de scier la branche sur laquelle il est assis.